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Le matin dimanche du 16 octobre 2016

L’article de Geneviève Comby paru dans Le matin dimanche du 16 octobre 2016 est lisible en suivant ce lien.

La pasteure, son mari athée et leur websérie

Internet Carolina et Victor Costa évoquent la religion d’une manière désopilante. Leurs sketches, inspirés de leur propre vie, ont été visionnés des dizaines de milliers de fois, pour le plus grand bonheur de l’Eglise protestante

Tu veux prêcher seins nus tous les dimanches matins, comme les Femen?» La réplique résonne dans une cure de la Cité de Calvin. Il s’agit d’une mise en scène mais, à dire vrai, on n’est pas très loin de la réalité. Dans le rôle de la pasteure: Carolina Costa, comédienne et… ministre du culte au sein de l’église protestante genevoise. Dans celui de son mari agnostique: Victor, son mari agnostique. Ensemble, ils cartonnent avec une websérie humoristique dont la trame est largement inspirée de leur vie. Visionnée des dizaines de milliers de fois sur le Net, «Ma femme est pasteure» entame sa deuxième saison.

Le principe: des capsules vidéo de quelques minutes, aux titres accrocheurs – «Dieu est une femme?» «La mort sent le pourri», «J’ai buté mon voisin», «Sa femme l’exorcise» – formatés pour un destin viral sur les réseaux sociaux. Mais les épisodes se distinguent surtout par leur qualité et leur originalité. Ancrés dans la vie quotidienne d’une paroisse, truffés de clins d’oeil bibliques, les sketches osent la parodie, la forme d’humour sans doute la moins compatible avec le religieux. Le résultat est bidonnant.

Dieu et la vie conjugale

Entre le mari et sa femme, Dieu s’immisce en permanence, planant sur le lit conjugal, sur l’organisation des vacances, donnant lieu à des dialogues cocasses. A l’écran comme dans la vie, le duo détonne. Elle a 36 ans, le sourire et le tutoiement faciles. Lui affiche 41 ans, il est Espagnol et a depuis longtemps largué les amarres du catholicisme dans lequel il a baigné enfant: «Je ne suis pas hostile à la religion, je suis hostile aux dogmes. Je n’aime pas que l’on nous dise quoi faire, ce qui est bien ou pas.» La pique fait immédiatement sourire Carolina. «Quand je prépare un culte, je pense à Victor. Je pense à une manière d’expliquer les choses qui lui permettent de se sentir concerné, lui aussi. Pas pour le convertir, bien sûr», se rattrape-t-elle in extremis en jetant un oeil rieur à son époux. Et de poursuivre: «On a toujours discuté de ces choses-là ensemble.

Le matin dimanche du 16 octobre 2016

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